LaFédé a travaillé plusieurs années sur la mise en place d’une recherche-action-émancipatrice (RAE) sur la participation des habitants à l’élaboration d’actions d’information en santé. Cette recherche-action, accompagnée par Régis Cortesero et Thomas Kirzbaum est désormais disponible en ligne.

Suite au travail conduit autour de la participation des habitants à l’élaboration du Projet Régional de Santé-2, l’ARS Île-de-France a souhaité dès 2018 poursuivre sa collaboration avec LaFédé et les associations de médiation. Une recherche-action émancipatrice (RAE) portant sur la participation des habitants à l’élaboration d’actions d’information en santé a alors été mise en place. Ce travail a été animé par LaFédé et accompagné par Régis Cortesero, chercheur associé aux Ateliers Spinoza, rejoint depuis juin 2021 par Thomas Kirszbaum.

Cinq associations ont participé à cette recherche action :

  • Les Femmes-relais médiatrices interculturelles (FRMIC) à Champigny-sur-Marne,
  • Nénuphar Médiation à Pantin,
  • Nahda à Nanterre,
  • Espace 19 à Paris 19ème,
  • Médiation Culture et Vie à Rosny-sous-Bois.

Les associations ont d’abord constitué des groupes d’habitants afin d’interroger ce qui peut poser problème dans l’information en matière de santé. Ces groupes ont ensuite essayé d’élaborer des actions répondant aux problématiques identifiées.

– Le groupe de Champigny-sur-Marne a travaillé sur la relation médecin-patient et les discriminations que peuvent subir les habitants de la part du personnel médical. L’objectif était qu’ils puissent faire valoir leurs droits et aient moins d’appréhensions à poser des questions au médecin. Le groupe a notamment créé un film dans lequel des médecins et des habitants questionnent la relation qui les unit et le système médical.

– À Pantin, le groupe a travaillé autour des peurs liées au dépistage et à la consultation médicale. Ces peurs peuvent être bloquantes bien qu’on sache qu’il faille consulter. Le groupe a monté un spectacle de théâtre afin d’aborder la santé sous un angle différent que purement médical. Deux groupes d’auto-support se sont ensuite mis en place grâce auxquels les habitants ont pu échanger avec des intervenant·es extérieurs (médecin généraliste, psychiatre, psychologue…) et visiter le service mammographie d’un hôpital afin d’être moins impressionnés.

– Le groupe de Nanterre a porté deux campagnes d’informations locales en pensant que c’est l’association des habitants à la construction de ces campagnes qui rendra l’information plus adaptée et efficace. La première campagne a porté sur la santé bucco-dentaire et notamment sur la problématique des prothèses dentaires.  La seconde a porté sur le sommeil. Il s’agissait de voir l’impact du mode de vie sur le sommeil mais aussi d’échanger sur des problématiques touchant à la santé mentale notamment les difficultés à vieillir loin de son pays d’origine et de sa famille.

– Le groupe de Paris 19ème a choisi de mettre en place un groupement d’achats pour permettre aux habitants d’avoir accès à des produits sains et bio à des coûts abordables. Souvent, malgré l’information reçue sur les bienfaits d’une alimentation saine, il est difficile de la mettre en pratique par manque d’accessibilité. Différentes initiatives liées à l’alimentation (ventes, cueillettes, ateliers cuisine…) ont ainsi eu lieu. Lors des ventes, trois prix ont été proposés aux acheteurs un prix de soutien, un prix de revient et un prix doux.

– Le groupe de Rosny-sous-Bois souhaitait travailler sur une application pour smartphone qui reprendrait en différentes langues des informations sur les médecins acceptant l’AME et la CMU à proximité, des éléments sur l’anatomie et des expressions médicales de base. Finalement, les habitants ont surtout échangé avec une start-up développant une application de traduction médecin-patient.

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