Programme de travail 2021
L’objectif premier de LaFédé est la reconnaissance pleine et entière du métier de médiateu·rice social·e. À cette fin, les principales activités de la Fédération se structurent à deux niveaux :
- Au niveau régional
- le développement du réseau des associations adhérentes ;
- l’organisation d’instances de qualification des médiateurs et médiatrices et des responsables des structures et le soutien à la reconnaissance du métier ;
- la mise en réseau des différentes associations pour un partage de pratiques ;
- l’accompagnement des associations adhérentes sur la pérennisation des conventions adultes-relais et de leurs activités.
- Au niveau national
- la valorisation des activités de médiation et leur reconnaissance ;
- l’accompagnement des structures vers leur certification ;
- la participation aux travaux sur la reconnaissance de la médiation sociale, conduits sous l’égide de l’Agence nationale de la cohésion des territoires ;
- des interventions à la demande des partenaires dans les formations et dans l’élaboration de leurs contenus, colloques et journées de valorisation de la médiation sociale et culturelle.
A. Le développement régional de LaFédé
- Appui à de nouvelles associations
La chargée de développement a pour mission d’accompagner les nouveaux adhérents de la Fédération. Il s’agit de repérer les associations de médiation sociale et culturelle existant en Île-de-France, de recenser leurs besoins en termes de qualification : prise de contact ; présentation de LaFédé et des associations adhérentes ; présentation des actions de qualification ; propositions de coopération. Cela permet d’accompagner toujours plus d’associations de médiation dans leur structuration et de médiateurs dans leur professionnalisation. Une attention est mise sur la représentativité des nouveaux adhérents dans les différents départements franciliens afin de rester à l’image du secteur de la médiation sociale et culturelle en Île-de-France.
2. Soutien aux associations membres
La chargée de développement apporte son soutien aux associations membres de LaFédé aussi bien lorsque celles-ci sont confrontées à des nécessités de restructuration que dans la mise en place de nouveaux projets. La crise sanitaire a fragilisé les familles notamment celles qui connaissaient déjà des difficultés économiques, sociales, de logement. Le lien école-famille s’est également distendu depuis le confinement du printemps 2020 et « l’école à la maison », un concept qui n’était pas toujours accessible aux familles du fait de leurs conditions de logement ou d’accès à l’informatique.
Un des enjeux de 2021 pour les associations est de renforcer les actions déjà menées dans le domaine du soutien à la parentalité et les liens école-famille et d’en initier de nouvelles. La chargée de développement accompagnera les associations dans ce sens.
3. Groupe d’analyse des pratiques
Face à la situation sanitaire et sociale, les associations de médiation ont dû adapter leurs modalités d’accueil et doivent accompagner des personnes dans des situations qui se sont compliquées. La situation sanitaire a également renforcé la dématérialisation d’un certain nombre de démarches administratives. Face à ces nouvelles conditions de travail et à l’évolution des situations rencontrées, les médiateurs et médiatrices sont demandeurs de la mise en place d’une groupe d’analyse des pratiques par LaFédé. Ce groupe se réunira à raison d’une séance par mois et sera animé par un intervenant extérieur.
Constituer un groupe d’analyse des pratiques au niveau régional permet aux médiateurs d’échanger sur les difficultés rencontrées avec des médiateurs travaillant dans d’autres associations et qui ont pu être confrontés à des situations similaires et y apporter des réponses différentes.
4. Groupes d’échanges et de formation sur le droit des étrangers, la protection sociale et les retraites
Deux demi-journées de travail sur une mise à jour des connaissances juridiques en matière de droits des étrangers et sur la protection sociale et la retraite sont prévues pour 2021. Il est important pour les médiateurs et médiatrices chargés d’orienter les habitants d’actualiser régulièrement leurs connaissances sur ces sujets. Ces temps seront animés par des professionnels des secteurs concernés.
Ces demi-journées de travail se tiendront en présentiel ou à distance selon l’évolution de la situation sanitaire.
Demi-journée sur le droit des étrangers :
- Réunion en visio.
- Intervenants pressentis : le Gisti, un avocat.
- Contenu : dernières évolutions sur les conditions d’accueil et de régularisation des étrangers en France.
Demi-journée sur la protection sociale et les retraites :
- Réunion en visio ou en présentiel.
- Intervenants pressentis : la Carsat.
- Contenu : les droits à la protection sociale et à la retraite en général et plus particulièrement en direction des populations migrantes.
5. Journée régionale
Une journée régionale sur la place de l’engagement des femmes dans les quartiers populaires et le rôle des associations de médiation sociale et culturelle dans la promotion de l’égalité Femme-Homme sera organisée en novembre 2021. La forme de cette journée sera adaptée à la situation sanitaire.
Cette journée de travail et d’échanges s’adressera aussi bien aux membres de LaFédé qu’aux partenaires extérieurs. Public prévu : 80 personnes.
Éléments de contenu :
Les femmes ont eu un rôle essentiel et de première ligne dans la situation de crise sanitaire. Elles sont surreprésentées dans tous les métiers dits “invisibles” et qui se sont révélés essentiels : les aides-soignantes, les personnelles d’entretien, les caissières, les aides à domicile, les personnelles de la petite enfance…
Intervenants pressentis : Fatima Ouassak, association Front de mères ; une association de médiation sociale et culturelle ; Fédération des centres sociaux…
6. Recherche action émancipatrice
Depuis 2016, LaFédé travaille en partenariat avec l’ARS autour de la participation des habitants dans l’élaboration de politiques publiques en matière de santé. Une première phase du travail a consisté en la mobilisation de huit groupes d’habitants afin de définir des priorités en matière de santé, pour les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville, dans le cadre de l’élaboration du Projet Régional de Santé 2018-2022.
Suite à cette première phase, LaFédé mène maintenant une recherche-action-émancipatrice sur la promotion de la santé. Il s’agit d’évaluer si la participation d’habitants à la création d’actions de promotion de la santé rend ces actions plus efficaces et de mesurer ce que peut apporter cette participation pour les différents acteurs : professionnels des politiques publiques, notamment de la politique de la ville, professionnels de santé, acteurs sociaux, habitants. En 2019, le protocole de cette recherche-action a été construit avec les habitants de cinq villes. Les habitants ont notamment insisté dans les projets proposés sur l’importance d’avoir une information adaptée aux besoins, aux modes de vie et aux représentations et sur l’importance d’avoir les moyens de mettre en pratique l’information reçue (sinon être informé ne sert à rien). Depuis 2020, et notamment en 2021, les actions concrètes de cette recherche action se mettent en place.
Ainsi :
– à Paris XIXème : les habitants montent des actions d’information nutritionnelle couplées à la création d’un groupement d’achats afin de pouvoir se procurer des produits sains à moindre coûts.
– aux Courtillières à Pantin : les habitants organisent des « groupes d’auto-support » afin d’aborder les questions de santé sous un angle qui ne soit pas exclusivement médical, pour faire baisser les peurs liées aux examens, aux dépistages et à la maladie.
– aux Sycomores à Rosny-sous-Bois : les habitants évaluent différentes applications Internet sur la santé dans le but d’aider au développement d’une nouvelle application s’adressant aux patients allophones.
– au Petit Nanterre : les habitants montent une campagne de prévention locale sur la lutte contre les addictions, le sommeil et la santé bucco-dentaire.
– au Bois l’Abbé à Champigny-sur-Marne : les habitants préparent une action autour des discriminations dans le domaine de la santé afin de se sentir légitimes à être soignés et respectés.
Régis Cortesero et Thomas Kirszbaum, chercheurs associés aux Ateliers Spinoza, accompagnent LaFédé dans cette recherche action.
B. Reconnaissance de la médiation et accompagnement à la certification AFNOR
- Accompagnement à la certification
Depuis la publication de la norme ANOR XP X 60-600, LaFédé accompagne les associations membres de son réseau afin de les préparer à la certification. Cet accompagnement s’est d’abord basé sur la mise en place d’un groupe de travail autour de la gouvernance associative ; de la création et la mise en place d’un logiciel de suivi de l’activité ; de travaux menés autour de l’évaluation de l’utilité sociale de la médiation ; de l’accompagnement de médiatrices dans une démarche de validation des acquis d’expérience (VAE)… Depuis décembre 2020, l’accompagnement à la certification des structures membres a pris un tournant avec la mise en place d’un groupe centré spécifiquement sur la préparation à l’audit de certification.
Sept associations participent à ce groupe dans l’idée de se faire certifier en 2021 ou 2022. L’idée de ce groupe est d’offrir aux associations un espace où elles peuvent partager leurs avancées dans la mise à plat et l’analyse de leur activité et process au regard des critères de la norme et de partager les difficultés auxquelles elles sont éventuellement confrontées dans ce travail.
En 2021, six séances de travail sont prévues. LaFédé souhaiterait également pouvoir proposer des « audits blancs » aux associations sur la fin de l’année 2021 afin que celles-ci soient prêtes et rassurées avant de se présenter à l’audit de certification.
La présentation de l’audit a en effet un coût qui freine certaines associations de médiation sociale et culturelle dans leur possibilité de se présenter (environ 1800 TTC pour une association de moins de 10 salariés). Il semble donc important pour LaFédé que les premières associations du réseau se présentant à l’audit soient réellement prêtes : la certification des premières associations adhérentes de LaFédé qui se seront présentées sera une forte incitation pour les associations hésitantes – pour des raisons financières ou d’intérêt – à entrer dans ce processus qui, au-delà de l’acquisition de la certification, est une véritable occasion de réinterroger leur action et leur mode d’intervention.
Au delà de la préparation à l’audit, l’accompagnement à la certification des structures du réseau passe également par la poursuite de l’installation du logiciel de suivi de l’activité dans les différentes associations. En 2020, LaFédé a installé ce logiciel de suivi dans plusieurs associations en l’adaptant à l’activité de chacune (lieux de permanences, lieux d’accompagnement…). Le fonctionnement du logiciel a également été présenté aux équipes. Néanmoins, le travail d’installation n’est pas encore terminé pour que son utilisation soit réellement effective. C’est en effet à l’usage que les difficultés peuvent se poser quant à son utilisation et un temps de prise en main est nécessaire pour que les médiatrices puissent l’utiliser de façon fluide.
Lors de cette période de prise en main, un accompagnement de la part de LaFédé reste nécessaire afin de répondre aux difficultés rencontrées par les équipes. L’utilisation de ce logiciel devrait permettre aux associations d’effectuer un suivi plus précis de leur activité et d’améliorer l’évaluation de leur travail. Il s’agit donc d’un élément important dans la préparation à la certification.
2. Promouvoir la médiation sociale et culturelle notamment dans le domaine de la santé
LaFédé a pour objet social d’œuvrer à la reconnaissance de la médiation sociale et culturelle comme activité professionnelle à part entière. Cela nécessite de promouvoir la médiation auprès d’acteurs institutionnels ou de différents professionnels, partenaires potentiels des associations de médiation.
LaFédé porte ainsi la voix des associations dans un certain nombre de colloques ou de groupes de travail et essaie, autant qu’il se peut, d’y associer une association ou une médiatrice. Les associations de médiation sociale et culturelles étant de petites tailles, elles n’ont en effet pas toujours le temps de s’y investir d’elles-mêmes. Leur sollicitation par LaFédé devient une incitation à leur engagement.
Cette présence de LaFédé dans les groupes de travail et dans différentes instances permet aux autres professionnels et acteurs institutionnels de mieux connaître la médiation sociale et culturelle, de nouer des partenariats et d’essaimer les actions sur le territoire.
Par ailleurs, de nombreux partenaires et acteurs institutionnels sont intéressés pour connaître les différents enseignements tirés par LaFédé du travail réalisé avec les habitants (participation des habitants à l’élaboration du PRS2 et recherche action émancipatrice). La chargée de développement a déjà été sollicité plusieurs fois pour présenter le travail autour du PRS2 et sur l’avancée de la recherche-action.
En 2021, en plus de poursuivre l’accompagnement des cinq groupes de la recherche action émancipatrice, LaFédé travaillera à faciliter sa diffusion en continuant à présenter ce travail lors de différents évènements afin qu’il puisse inspirer de nouvelles actions ailleurs. À cette fin, des fiches actions seront élaborées et diffusées et des synthèses de la recherche action seront faites afin d’en faciliter sa diffusion. Différents supports de communication (fiches thématiques ou méthodologiques, capsules vidéo et formats courts, pages dédiées sur le site de LaFédé, etc.) seront utilisés afin de réellement promouvoir les enseignements du travail engagé.
3. Capitalisation
Toujours dans un objectif de valorisation de la médiation sociale et culturelle, LaFédé fait un travail de capitalisation à partir des écrits des différentes associations adhérentes.
Quelques ressources déjà accessibles :
- Publication des actes des différentes journées régionales
- Publication de « Paroles d’habitantes et d’habitants sur la santé – Participation à l’élaboration du PRS2 »
En 2021, la capitalisation concernera notamment le rôle des médiatrices sociales et culturelles lors de la crise sanitaire. Ce travail permettra de mettre en évidence les difficultés rencontrées par les habitants qui sollicitent les médiatrices et les réponses apportées par ces dernières.